Jan Palach. Ce nom ne vous dit probablement rien. Pour autant, cette personne jouit d’une place un peu particulière au sein de l’histoire de République tchèque.
Symbole de la lutte contre le communisme et la présence de l’URSS sur le sol de celle qui était encore appelée la Tchécoslovaquie, Palach représente, à lui seul, la résilience de ce peuple.
Dans la suite de cet article, on vous raconte avec plus de détails son histoire et les raisons pour lesquelles ce jeune étudiant est devenu un véritable caillou dans la chaussure du régime alors en place.
Qui était Jan Palach ?
Jan Palach est né le 11 août 1948. Il grandit à une petite trentaine de kilomètres de Prague, dans la commune de Všetaty. Étudiant brillant, il est refusé une première fois à l’Université Charles de Prague, avant de finalement être accepté, une année plus tard.
Nous sommes alors en 1968 et le monde semble peu à peu se soulever. Comme en France, des manifestations éclatent en République tchèque. On parle du Printemps de Prague.
L’impact du Printemps de Prague
Le président d’alors, Alexander Dubček, annonce de nombreuses réformes et entend bien imposer un « socialisme à visage humain ». Liberté de la presse, coopération économique avec les nations de l’ouest, ce dernier espère renouveler le pays et lui donner un nouvel essor.
Malheureusement, l’URSS ne l’entend pas de cette oreille. Dans la nuit du 20 au 21 août, 400.000 soldats ainsi que 6.300 chars et 800 avions débarquent sur Prague.
La réaction de Jan Palach face à l’invasion russe
Comme beaucoup de Tchèques, Jan Palach est marqué par la réaction du régime communiste. Il décide alors d’organiser l’occupation des studios de radio, afin de diffuser un appel à la grève.
Chose qu’il ne réussira pas à faire. Au mois de janvier 1969, le 16, il décide alors d’une action plus impactante, plus percutante. Il s’immole par le feu, au cœur de la place Venceslas.
« Jetez un manteau sur moi, jetez un manteau sur moi ! » hurle-t-il avant de tomber, inerte. Brûlé au deuxième ou troisième degré sur 85% de son corps, il meurt à l’hôpital, quelques jours plus tard.
Pourquoi Jan Palach s’est-il immolé par le feu ?
Alors que la nation tchèque semblait voir d’un bon œil le retour aux libertés, promis par Dubček, celle-ci a été surprise de voir la réaction de Moscou. Face au silence occidental et à la dureté du régime, ce dernier décide de réagir. Son décès aura un impact considérable sur l’ensemble des citoyens tchécoslovaques.
Le jour de ses obsèques, pas moins de 100.000 personnes sont venues lui rendre hommage. Un désaveu pour Moscou, qui tentait de le décrédibiliser. Le régime a, par exemple, fait disparaître une lettre qu’il aurait écrite peu avant sa mort. Dans cette lettre, Jan Palach dénonçait l’invasion du régime.
Enterré à Olsany, son corps est finalement exhumé par la police russe, en 1973. Ses cendres sont finalement ramenées en République tchèque, quelques semaines après la fin du régime. Aujourd’hui, sa tombe est un véritable sanctuaire dans lequel de nombreuses personnes aiment se rendre afin de lui rendre hommage.
Quelles ont été les répercussions de ce geste ?
Ce véritable sacrifice a inspiré de nombreuses personnes. La lutte s’est intensifiée. Or, en République tchèque, les gens ont opté pour une approche douce, en décidant, par exemple, de bander les yeux des statues des héros de la nation.
Deux autres jeunes, Jan Zajic et Evzen Plocek ont quant à eux commit le même geste, le 25 février ainsi que le 4 avril. Sur la tombe de Palach, Vaclav Havel vient se recueillir et déposer une gerbe de fleurs. Arrêté, perçu comme un dissident et un danger pour le régime, il est placé en détention.
Cette annonce signe la fin du régime russe. D’immenses manifestations sont organisées. Le régime tremble. Il sera finalement balayé par ces nombreux soulèvements, également connus comme étant la « Révolution de velours ».
Où se trouve le Mémorial Jan Palach ?
Un petit mémorial se trouve à l’endroit même ou Jan Palach s’est immolé par le feu en 1969. Ainsi, en vous promenant du côté de la place Venceslas, vous trouverez sur le sol une petite croix. Il s’agit d’une façon émouvante et discrète, de célébrer ce jeune étudiant qui n’a pas manqué d’agir afin de protester. Attention donc à bien regarder sous vos pieds et à ne pas marcher dessus !